Les amandiers refleurissent ...
Depuis quelques jours, le beau temps s'est installé sur le Luberon , la chaleur , dès le matin , glisse en ondes douces et légères , les collines se déclinent vert olive , sur la ligne d'horizon se détache le mont Flamarin , même le vent se fait discret presque cajoleur , le ciel quant à lui semble d'une pureté de vitrail , le bleu y semble sans égal
Profitant de ces premières belles journées de printemps , je m'occupe à m'échapper le plus souvent possible de la maison , pour me rendre au village du Vieil Oppède , distant seulement de quelques kilomètres de Ménerbes , il me faut pour cela , suivre un discret chemin , celui de Fondos , tout au long de celui-ci les amandiers explosent en fleurs blanches ou roses , il me semble pouvoir dans cette brise sauvageonne respirer une délicate effluve d'huile d'amande douce , rêve ou réalité ? ....je pencherais pour le le rêve qui alimente l'esprit en fables agréables ... je dépasse un antique lavoir qui se trouve en contrebas de la route , les marches pour y accéder y sont usées comme pierre polie , cet outrage dû au temps se cache sous un patchwork vert mousse brodé de petites touffes de violettes odorantes , autrefois lieu de labeur et d'échanges il n' est aujourd'hui , que silence , comme abandonné à une dame nature toute aussi endormie que lui , je l'imagine aux temps anciens , animé par de fortes femmes battoir en main , explosant la surface de l'eau avec les lessives toutes fumantes charriées sur des brouettes de fortune , le chahutage étant le lien entre de hauts verbiages ricochant de bouche en bouche , les enfants un peu plus loin s'occupant à de simples jeux ....la vie de campagne .
Le chemin de Malpertuis grimpe en pente douce , sur ma gauche des carrières qui éventrent une partie des collines , les amandiers adoucissent cette image de combat , au croisement , je poursuis mon chemin , de superbes bastides apparaissent entre oliviers , cerisiers ou vignes taillées à la perfection ,je n'avais pas remarqué de suite que certains pruniers étaient également couverts de fleurs minuscules d'un blanc nacré , un peu à l'écart de la route , sur une restanque un chat se chauffe au soleil
Maintenant la draille bifurque sur la gauche en pente très raide , encore un petit effort , puis à travers les branches d' un verger de cerisiers , le village du Vieil Oppède apparaît , tel un nid d'aigle , accroché à son piton rocheux , ayant le soleil dans les yeux je le vois presque gris/bleu , encore quelques pas puis je dépasse les premières maisons peintes en rose fané , arrivée sur la place du village pavée telle une calade ,un banc de pierre m'accueille .....je ferme les yeux , je laisse le soleil chauffer mon visage , deux chats dénués de méfiance à mon égard décident de se coucher à deux pas de moi , j'entends un couple qui échangent des propos anodins mais, .. "avé " l' accent si particulier et chantant de provence , dans lequel je me laisse porter et bercer , je ferme les yeux , me vide l'esprit ,j'écoute à présent le presque silence de ce village encore vide de touristes , dans quelques jours il en sera tout autrement , il me faudra alors attendre l'automne pour y revenir lézarder dans la quiétude retrouvée , pour le moment je suis rassurée ...les amandiers refleurissent :)
Friday, March 22, 2013
Les amandiers refleurissent ...
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Les amandiers refleurissent
Thursday, January 17, 2013
Neige de janvier .
Il était encore tôt ce matin , la lumière naissante de l'aube , timide et rose effaçait en douceur les derniers lambeaux de cette nuit glaciale ,sur l'horizon de gros nuages prenaient forme , se poussant , au rythme des bourrasques de vent , quelques flocons serrés les uns contre les autres commençaient à virevolter avec exubérance, ils semblaient pourtant hésiter à descendre , tournoyant tel du duvet de canneton au gré des gifles glacées du mistral , sur le macadam sombre et humide , rongé par de grosses plaques étoilées de givre ils se posaient çà et là , les premiers tels des farfadets disparaissaient au contact du sol , le froid se faisant plus vif les suivants s'installaient escamotant le gris sale des calades ....il neigeait !!!!
Bien au chaud derrière le double vitrage de la cuisine , je regardais avec des yeux d'enfant , mon village devenir tout autre, il semblait en ce moment bien différent du hameau provençal d'hier , il y a quelques jours encore il avait un aspect charmeur avec ses façades gaies et rassurantes aux teintes ocre mélangées de rose léger à l'image d' un baiser volé , les toitures de coutume jaune de Naples ou vermillon usé qui à l 'ordinaire semblaient toujours onduler sous les pluies diluviennes de printemps , se raidissaient ce matin en un silence ouaté sous cette fine couche de blanc , quant aux cyprès de coutume toujours ployés de vert sombre à cet instant devenaient petit à petit couleur cendre , en écartant avec délicatesse leurs rameaux tels des doigts comme pour en happer les maigres flocons , les racines quand à elles bien ancrées au bel été dans des herbes craquantes et rousses flirtaient dorénavant entre des touffes devenues d'un beau gris-bleu grace aux fées gelées
A travers les volutes de ma tasse café se dessinait une belle envie de balade pour fouler cette neige de janvier l'entendre crisser sous mes pas
Mais avant de partir pour tutoyer cette campagne raidie de froid , je programmais le four pour un pain d'épices à la guinness , cuisson que je souhaitais parfaite malgré mon projet de fuite , heureuse à la pensée des effluves rassurantes et sucrées qui m'accueilleraient lorsque dans une heure ou deux , frigorifiée je rentrerai à la maison
Rapidement emmitouflée de mon vieil et difforme pull irlandais , d'une écharpe rouge aussi longue qu'une chaîne d'arpenteur ,le tout complété par mes vieilles bottines noires , j 'empruntais ainsi attifée la Courrejho , calade bordée dans ses premiers mètres de maisons fort belles, rendues austères par le froid de janvier puis avec nonchalance elle s'étire en une petite côte qui semble dissuasive pour le promeneur du dimanche , certes , un peu raide de prime abord mais ensuite en bonne fille elle vous offre la clef pour une évasion réussie vers un maquis sauvage qui sans crier gare vous saute au visage ,tel un amant avide d'amour , de ces entrailles aujourd'hui devenues blanches on embrasse d 'un regard admiratif ,les collines bleutées qui enserre ce paysage du Luberon
Dire qu'il faisait froid n'était pas mensonge ,mais ce petit désagrément se désintégrait au fil des traces laissées dans la neige , tout n'était que silence ,les vignes dénudées semblaient grelotter de froid ,les feuilles rousses restées accrochées aux chênes s'agitaient dans un bruit sec de papier froissé ,les olives fripées par le gel et oubliées sur le sol se faisaient étrangement présentes sur la neige , les flocons devenaient plus piquants ,en fermant les yeux on les entendait tomber sur le sol gelé telles des aiguilles de verre , au loin un son de carillon ,je pensais sur l'instant comme réveillée en sursaut à l'horloge du village , je comptais , un , deux , trois , quatre , cinq ...puis oubliais cette cloche qui égrenait au gré du vent les heures passées , celles qui rythment tel un métronome notre vie de tous les jours ..... la fuite du temps s'imposait brutalement à moi tout aussi coupant que la réalité du froid qui me rougissait les doigts ,ou de cette neige fine qui soulignait tout sur son passage tel un peintre barbouillant avec passion sa toile , le temps .....la cruelle réalité du temps qui passe sur tout en se souciant de rien ...
Le mistral se lève plus froid encore qu'au lever du jour , la température s'affiche fièrement en dessous de zéro quand au ressenti il est lui aussi en chute libre , mon APN , plus frigorifié que moi se refuse à tout autres prises de vue ...sans doute est-ce le signal pour quitter ces chemins creux ou tout n'est plus que silence ...... la neige redouble ..au loin le village apparaît avec ses blanches toitures coiffées à la diable de cheminées poussant de généreuses volutes bleutées .
Je pense avec gourmandise aux suaves odeurs de pain d'épices qui doivent déjà embaumer ma cuisine ....plus que quelques pas ...
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Neige de janvier
Saturday, December 22, 2012
Bonnes fêtes de fin d'Année
Je vous souhaite de très belles et joyeuses fêtes de fin d'année
Diaporama " Les villages du Luberon " ou j'ai aimé cette année me balader au gré du vent
Diaporama " Les villages du Luberon " ou j'ai aimé cette année me balader au gré du vent
Publié par
Sacha
Sur le blog :Provence , ou le temps des Secrets
12/22/2012 04:34:00 PM
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Bonnes fêtes de fin d'année
Sunday, October 28, 2012
A force d'écrire tout et n'importe quoi pour rire .... il fallait bien ....
A force d'écrire , tout et n'importe quoi pour rire ....il fallait bien ..:)
Oui ! il fallait bien , que de ces appels pleins d'humour , déposés depuis notre bel été , rédigés de façon courtoise et amusante, entrecoupés d'éclats de rire et en n'en pas douter pensaient'ils , de la lecture pour touristes ébahies devant ces mots désinvoltes et si rafraîchissants , certes , la chaleur cet été avait été et était encore trop présente et nos joyeux Ménerbiens rédacteurs pour l'occasion , s'en amusaient follement
Il fallait bien qu'un jour ,plutôt ce 28 octobre au matin pour que la neige nous fasse la surprise d'un rendez-vous , saupoudrant allègrement le village encore endormi d 'une fine couche de petites plumes toutes menues et blanches , ce matin Ménerbes ressemblait à une meringue ! c'est ce qui s'appelle prévoir le météo plusieurs semaines à l'avance :)
Hier le vent soufflait en tempête avec des pointes à 130 k/h fascinée par ce paysage battu par ces gifles venteuses et glaciales , je me suis arrêtée , les pieds ancrés telle une plantation d'automne au village de Lourmarin celui de Camus et là j'ai fermé les yeux , et me suis souvenue de ces jours de tempête , je me revoyais sur les plages du Beg an Dorchen ,ou de St Anne -la-Palud le vent me fouettant le visage , il me semblait entendre les cris stridents des mouettes et goélands , le ressac douloureux de l'océan contre les falaises , un chien aboyer , l'odeur de varech ..j'ouvre les yeux , devant moi , ce ne sont au loin que des arbres , de ceux qui étaient si chers à Vincent , ils ploient en se tordant sous les rafales de vent....mon esprit galope ...rien ne change vraiment dans la vie seule la distance que l'on peut mettre entre soi et les paysages , offrant l'illusion , juste l'illusion que tout peut être différent mais au fond rien ne change vraiment on se déplace sur des routes de hasard , des lieux improbables ..mais nous-même restons immobiles .quel que soit le lieu de chute ..
Ce matin du fond de mon lit , d'un oeil surpris je vis par la fenêtre le toit de mon voisin , d'apparence si blanc , si brillant c , il me semblait que cette maladie en cette saison ne pouvait qu'être un peu de gelée blanche que nenni , les appels Ménerbiens avaient bel et bien été entendus :)
Je suis sortie mon premier café à la main qui fumait comme locomotive attaquant une côte , les flocons minuscules et d'une étrange dureté virvoltaient comme de petits Elfes , heureux , de leur blague
Dis et pour Noêl , Dame neige tu reviendras ?
Publié par
Sacha
Sur le blog :Provence , ou le temps des Secrets
10/28/2012 03:29:00 PM
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A force d'écrire tout et n'importe quoi
Friday, October 26, 2012
Il fallait bien qu'un jour ...l'automne arrive !
Il fallait bien qu'un jour , l'automne arrive , avec sa cohorte de feuilles rousses et or jetées , à la face du vent , j'aime les voir glisser ainsi , sur des routes incertaines et invisibles , pour venir en douceur , paver les calades pentues de Provence , se jouant du vent , riant de tout , pour devenir de petits tas sages comme des images posées là , tout en bas des villages , tout contre les portes , restées sourdes à leurs appels muets à se faire admettre , au sein de ces intérieurs sentant si bon l'encaustique et la tarte aux pommes . Lever les yeux , en direction de ces petits matins brumeux devenus , si humides à force d'averses orageuses c'est commencer à admettre , que l'été et ses rires légers , s'en étaient allés sans bruit sur la pointe des pieds , été , devenu passé , comme poussé ou porté plus loin par le temps qui passe , c'est frissonner plus fort de nostalgie que du froid murmure du vent , frissonner pour peu que l'on soit couvert que d'un fil soyeux ............
C'est la saison des pommes des coings , et des potirons .....des sucreries si douces en bouches celles qui flattent nos sens gourmands
Je sais depuis peu , que cette chaise posée , là , tout contre l'ombre rassurante , d'un petit village perché de Provence , baigné par les chuchotements cristallins d'une fontaine toute proche et par les souvenirs d'un autre temps ceux de Sade présent le long de ces ruelles aux galets aussi usés que le temps qui s'y écoule doucement , cette chaise , si fragile restera sans surprise , dans l'avenir vide , vide de sens , vide de toute espérance , moi qui souhaitais tant y voir un jour mon rêve s'y asseoir ....mais les rêves ne se réalisent jamais , ce ne sont , que des rêves de ceux qui se doivent de le rester ! je devrais pourtant , le savoir moi ...., si ...lucide , mais , j'avais tant espéré ... je sais que ce chagrin , ne saura me quitter .....
Ce soir j'emprunte cette ruelle dont , je n'arrive toujours pas à retenir le nom , ce soir , je rentre comme tous les soirs, ce soir, je rentre dans mon village , un autre village tout aussi beau et perché que celui de la chaise vide , dans ce village que j'aime tant , ce soir ...je le croise , lui , avec ses grands yeux à la Morgan moi , avec mon objectif braqué sur lui ...ce soir il attend , il attend qu'on lui ouvre la porte tout comme les feuilles d'automne qui ont des rêves de chat ronronnant au coin du feu.... je le caresse ...mes pensées sont déjà ailleurs , vers cette chaise ... d'un village ou je n'irai plus dont je n'espère plus rien .
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Saturday, July 28, 2012
Des cerisiers , aux champs de lavande
Que de temps s'est écoulé depuis mon installation en Provence , il me semble en ouvrant ce blog , être passée , des cerisiers en fleurs aux champs couleur lavande du plateau de Valensole et cela , en un claquement de doigt , je pense que le temps , file bien trop vite , tel un mince filet d'eau versé entre les mains jointes en forme de calice , on pense , naïvement , que l'on aura le temps de boire et puis... .. rien ! juste le souvenir de cette eau fraîche restée sur nos paumes encore ouvertes , le temps , se moque de nous
Il est curieux , de penser , qu'au milieu de nul part , lorsque je parcours les garrigues , les mollets déchirés pour les épineux , les yeux noyés de ciel bleu , l'oreille bercée par les cigales , l'odorat en éveil , mille mots me viennent à l'esprit et assise
face à mon clavier la magie des mêmes mots s'évaporent comme neige au soleil ...Aristote enseignait en marchant , sans doute devrais-je me mettre à écrire tout en marchant pour ne rien perdre du fil de mes pensées ...
Ce qui est bien présent à mon esprit ( oui tout de même ) c' est que d'avoir quitté cette grande maison bretonne et son parc si vert été comme hiver m'a procuré une grande liberté ....cette sensation d'évoluer librement n'a pas de prix , sans doute la prochaine fois aurais-je réussie à regrouper ces quelques mots que j'avais tant envie de poser là comme notes de musique sur un fil d'Ariane
Sacha
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Thursday, March 22, 2012
Cerisiers en fleurs à Gordes
Cerisiers en fleurs au village de Gordes
Lorsque je me suis installée en Luberon fin mars , la première chose qui m'a émerveillée fut les cerisiers en fleurs de Gordes , par cette superbe journée douce et ensoleillée tout m'a semblé si beau .... si simple ! mes pensées s'envolèrent vers l'idée séduisante que le bonheur pouvait être aussi simple qu'un de ces beaux cerisiers fleuris clamant leur force de vie sous le ciel serein et pur de provence ! Je renouais enfin avec mon enfance
J' ai maintenant devant moi le temps civile pour la découverte aux douces saveurs que sont plaisir et caresses sur les saisons qui passeront doucement sur cette région
La motivation de vivre en Luberon m'a donnée cette force qui m'a permis de me battre avec réussite contre la maladie
Demain je l'espère sera toujours aussi beau que ce prunus aux fleurs blanches .... si pures ...
Sacha
Lorsque je me suis installée en Luberon fin mars , la première chose qui m'a émerveillée fut les cerisiers en fleurs de Gordes , par cette superbe journée douce et ensoleillée tout m'a semblé si beau .... si simple ! mes pensées s'envolèrent vers l'idée séduisante que le bonheur pouvait être aussi simple qu'un de ces beaux cerisiers fleuris clamant leur force de vie sous le ciel serein et pur de provence ! Je renouais enfin avec mon enfance
J' ai maintenant devant moi le temps civile pour la découverte aux douces saveurs que sont plaisir et caresses sur les saisons qui passeront doucement sur cette région
La motivation de vivre en Luberon m'a donnée cette force qui m'a permis de me battre avec réussite contre la maladie
Demain je l'espère sera toujours aussi beau que ce prunus aux fleurs blanches .... si pures ...
Sacha
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